Rachi-anesthésie

Clinique Sainte Anne : Information sur l’anesthésie

Rachianesthésie

La rachianesthésie (tout comme l’anesthésie péridurale) est une forme particulière d’anesthésie loco-régionale consistant à bloquer les nerfs rachidiens (nerfs sortant de la moelle épinière, responsables de la sensibilité et de la motricité).

Le geste se réalise sur un(e) patient(e) assis(e), après lui avoir posé au préalable une perfusion. Après une anesthésie de la peau, le médecin anesthésiste vous demandera de « faire un dos rond vers l’arrière » de façon à ouvrir l’espace entre les vertèbres. Puis il insère une aiguille fine dans votre dos jusqu’à arriver à l’endroit désiré (espace sous arachnoïdien).

Une fois dans l’espace désiré, les anesthésiants locaux sont injectés puis l’aiguille est retirée. Aucun cathéter (« tuyau ») n’est donc mis en place, il n’y a plus rien dans votre dos. L’action est quasi immédiate avec l’installation d’une sensation de chaleur et de picotements dans les fesses et les jambes avant de s’étendre au ventre.

La rachianesthésie de par sa rapidité d’installation et sa durée d’action  limitée (2h environ maximum selon les produits utilisés) est parfaitement adaptée à la réalisation d’un geste chirurgical relativement court réalisé sur la partie inférieure de l’abdomen (ex : chirurgie de hernie inguinale par laparotomie) ou sur les membres inférieurs (ex : suture du tendon d’Achille).

Comment serez-vous surveillé(e) pendant la réalisation de la rachianesthésie et pendant le geste chirurgical ?

La réalisation de la rachianesthésie et le geste chirurgical  se déroulent dans une salle équipée d’un matériel adéquat, et vérifié avant chaque utilisation. Pendant toute l’intervention votre pression artérielle (« tension »), votre saturation artérielle en oxygène permettant de savoir si vous recevez assez d’oxygène, ainsi que l’activité électrique de votre cœur via un électrocardiogramme en continu seront surveillées.

En fin d’intervention, vous serez surveillé(e) de manière continue dans une salle de surveillance post-interventionnelle jusqu’à récupération d’une motricité et d’un sensibilité des membres inférieurs permettant un transfert dans le service de chirurgie ou un retour à domicile en cas de geste ambulatoire.

Quels sont les effets secondaires et les complications de la rachianesthésie ?

Fréquents
mais bénins
Peu fréquents
et bénins
(1/1000)
Rarissimes
mais graves
(1/250 000)
Hypotension artérielle

Nausées et vomissements

Tremblements

Brèche méningée

Rétention aigue d’urine

Hématome périmédullaire

Infection (abcès, épidurite, méningite)

Lésions nerveuses traumatiques

Rachianesthésie totale

L’hypotension artérielle se traite facilement par l’utilisation de médicaments permettant de la faire remonter. Elle se manifeste généralement par de la nausée.

La brèche méningée est liée à une fuite de liquide céphalorachidien (liquide entourant les méninges et la moelle épinière). Elle est responsable d’importantes céphalées réfractaires au traitement médical classique. Il est nécessaire de réaliser un blood-patch afin de les traiter correctement. Ce geste consiste à faire une péridurale et d’injecter votre propre sang dans l’espace péridural afin de bloquer la fuite de liquide céphalo-rachidien. L’effet antalgique est immédiat.

La rétention aigue d’urine se manifeste par une impossibilité d’uriner malgré une envie impérieuse. Elle peut nécessiter la pose d’une sonde urinaire de manière temporaire.

La rachianesthésie totale est une complication exceptionnelle liée à une montée trop haut du niveau d’anesthésie qui peut alors entrainer des problèmes respiratoires et cardiaques.

 

Très rarement, on peut observer une baisse passagère de l’audition, ou un trouble de vision. Des douleurs au niveau du point de ponction, dans le dos et irradiant dans les fesses et les membres inférieurs, sont également possibles, et sont dans la très grande majorité des cas transitoires.

 

La rachianesthésie peut donner lieu à des complications graves mais rares : paralysie et/ou insensibilité plus ou moins étendues, temporaires ou permanentes, accident cardiovas­culaire, convulsions, allergie.