Information sur l’anesthésie péridurale
Le geste consiste à mettre en place un fin tuyau (cathéter) dans l’espace péridural afin d’y injecter, par l’intermédiaire d’une pompe, des anesthésiques locaux qui vont bloquer temporairement les nerfs rachidiens et du coup supprimer la douleur. Pour se faire, vous serez installé(e) en position assise au bord du lit et il vous sera demandé de faire un dos « rond vers l’arrière ». Au préalable, une perfusion vous sera posée et des appareils de surveillance de votre tension et de votre fréquence cardiaque seront installés. Une fois que vous serez en position assise, l’anesthésiste procédera à une anesthésie locale de la peau avant de réaliser le geste en lui-même.
Le cathéter (« tuyau ») mis en place dans l’espace péridural permettra son utilisation dans les suites post-opératoires pendant plusieurs jours. En effet, la péridurale n’est jamais posée pour réaliser exclusivement l’acte chirurgical, on lui préfère pour cela la rachianesthésie, mais bien pour permettre de vous soulager des douleurs post-opératoires, lorsque celles-ci sont anticipées être importantes et prolongées. L’avantage pour vous est que cela est plus efficace que les médicaments antalgiques oraux ou intraveineux et avec moins d’effets secondaires. La péridurale utilisée à des fins d’analgésie post-opératoire est presque toujours couplée à une anesthésie générale pour permettre la réalisation du geste chirurgical.
Comment serez-vous surveillé(e) pendant la réalisation de la péridurale et pendant le geste chirurgical ?
La réalisation de la péridurale et le geste chirurgical se déroulent dans une salle équipée d’un matériel adéquat, et vérifié avant chaque utilisation. Pendant toute l’intervention votre pression artérielle (« tension »), votre saturation artérielle en oxygène permettant de savoir si vous recevez assez d’oxygène, ainsi que l’activité électrique de votre cœur via un électrocardiogramme en continu seront surveillées.
Quels sont les risques de l’anesthésie péridurale ?
Il existe, comme pour tout geste, des risques à la péridurale qui sont résumés par fréquence et gravité dans le tableau ci-dessous.
Fréquents mais bénins | Peu fréquents et bénins (1/1000) | Rarissimes mais graves (1/250 000) |
Hypotension artérielle Nausées et vomissements Tremblements | Brèche méningée Rétention aigue d’urine | Hématome périmédullaire Infection (abcès, épidurite, méningite) Lésions nerveuses traumatiques |
L’hypotension artérielle se traite facilement par l’utilisation de médicaments permettant de la faire remonter.
La brèche méningée est liée à une ponction un peu trop profonde qui entraine une fuite de liquide céphalorachidien (liquide entourant les méninges et la moelle épinière). Elle est responsable d’importantes céphalées réfractaires au traitement médical classique. Il est nécessaire de réaliser un blood-patch afin de les traiter correctement. Ce geste consiste à refaire une péridurale et d’injecter votre propre sang dans l’espace péridural afin de bloquer la fuite de liquide céphalo-rachidien. L’effet antalgique est immédiat.
La rétention aigue d’urine se manifeste par une impossibilité d’uriner malgré une envie impérieuse. Elle peut nécessiter la pose d’une sonde urinaire de manière temporaire.
Très rarement, on peut observer une baisse passagère de l’audition, ou un trouble de vision. Des douleurs au niveau du point de ponction, dans le dos et irradiant dans les fesses et les membres inférieurs, sont également possibles, et sont dans la très grande majorité des cas transitoires.
La péridurale peut donner lieu à des complications graves mais rares : paralysie et/ou insensibilité plus ou moins étendues, temporaires ou permanentes, accident cardiovasculaire, convulsions, allergie.